Ohsaka Gakuen

Hayato avait tenté de la suivre mais avait pris du retard en s'essuyant le visage.
Il fallait au moins qu'il puisse prendre le temps de se sècher.
Ses joues étaient collantes et c'était vraiment une sensation désagréable. Elle ne l'avait pas loupé.
Mais il n'avait pas dit son dernier mot.

Le jeune homme était persuadé qu'elle s'était dirigée en direction de sa chambre, au moins pour se changer ou rincer sa robe, mais il ne savait strictement pas laquelle c'était.
Ainsi, arpentant les couloirs du dortoir 2, il surveillait un peu partout, attendant de voir passer Saki ou de trouver un indice qui l'aiderait à deviner quelle chambre elle occupait.

Bientôt, il entendit du bruit un peu plus loin d'où il était placé.
Se retournant rapidement, il entrevit une silhouette qui ressemblait effectivement à celle de la jeune fille.

Hayato se mordit légèrement la lèvre inférieure comme pour s'empêcher d'hurler son nom à l'autre bout du couloir.
Il se contenta alors de la suivre alors qu'elle se déplaçait de nouveau, tout en réduisant la distance qui les séparait.

Saki était entrée dans une salle d'eau et Hayato ne se géna pas pour la suivre, ouvrant sans réelle douceur la porte à son tour qui se referma derrière lui.
Il vit la jeune fille en train de rincer sa robe au lavabo alors qu'elle semblait marmonner des choses qui lui étaient destinées.

S'approchement vivement d'elle, il passa sa main sous le jet d'eau avant de l'asperger soudainement.

Et voilà. Il avait maintenant de l'avance. 2-1.
Quel jeu idiot il faisait là, il le savait, mais il ne pouvait pas s'en empêcher parfois. Cette fille l'agaçait. Mais l'inquiètait tellement de la même façon.

Il n'y a que toi comme imbécile ici, lança t'il d'une voix haute qui montrait clairement qu'il était énervé.

Il était tout aussi idiot de réagir aussi fortement alors que ce n'était pas ses affaires, mais quelque chose le poussait à le faire, et sans vraiment savoir pourquoi, il se sentait concerné.

Si encore elle sortait avec l'un de ces types, ça aurait été complétement différent, mais ces hommes profitaient juste d'elle et lui rendaient quelque chose qu'il pourrait reprendre du jour au lendemain, contrairement à elle.
Saki devait croire qu'elle tenait le gouvernail, mais elle ne tenait rien du tout.

Qu'est-ce qui te prend de te vendre comme ça? ajouta t'il sur le même ton que précedemment.

Nombre de messages : 116 Date d'inscription : 17/11/2007

Saki lui avait ordonné de dégager, mais Hayato ne bougea pas d'un cil, maintenant son regard sur elle et ignorant sa volonté.

Sa dernière remarque semblait cependant l'avoir touchée un peu plus étant donné qu'elle mit quelques secondes avant de lui répondre que cela ne le regardait pas, tout en commençant à le contourner.
Hayato abaissa les yeux au sol en jouant de sa langue à l'intérieur de sa bouche pour s'empêcher d'attraper Saki et de la repousser à sa place initiale pour la mettre "au pied du mur" comme l'expression le disait si bien.
Mais Hayato laissa sa colère de côté. Ce n'était pas la facette qu'il voulait avoir avec elle, même si elle l'avait agacé précédemment.

A la place, calmement, il se tourna vers elle, la regardant se décaler et s'éloigner de lui.

Tu te sens si seule que ça? lança t'il d'une voix basse et douce.

Il ne pouvait pas imaginer que quelqu'un puisse en arriver là sans raison.
Saki devait forcément avoir une raison, et même si elle ne voudrait sans doute jamais lui en parler, son esprit lui disait d'essayer tout de même.

On avait tous nos raisons pour rentrer dans un tel réseau, mais cette jeune fille n'avait l'air ni dépressif à s'en foutre de sa vie, ni en crise d'adolescence, ni quoi que ce soit de ce genre.
Elle semblait plus empli de colère et de peine; sans vraiment savoir pourquoi, Hayato le ressentait comme ça.

Je ne vais pas t'exposer, ajouta t'il alors.

Ce n'était pas comme si il allait faire un rapport complet à qui que ce soit si elle lui parlait.
Hayato se sentait plus comme le grand frère qui s'occupait de sa petite soeur en souffrance.
Il se demandait si il aurait été si touché par Saki si elle ne faisait pas parti de ce monde; sans doute pas, il ne savait pas.
Quoi qu'il en était, il était ici actuellement, devant elle, la fixant sans détour, attendant une quelconque remarque de la jeune fille.

Hayato n'espérait pas une réaction douce ou compliante de la part de Saki, il savait que cela n'arriverait pas de si tôt.
Elle ferait encore "la tête" comme une enfant de 10 ans qui serait contrariée.

Ce n'était que maintenant qu'il remarqua quelle tenue elle portait et qu'elle frissonnait quelque peu.
Il remonta ses yeux sur ceux de la jeune fille.

Quelle idée de t'habiller comme ça aussi...

Hayato, dont la veste n'était pas mouillée, commença à retirer cette dernière pour la mettre sur le dos de Saki.

Il sentait qu'il allait le regretter; elle allait sans doute avoir une réaction violente comme "j'en veux pas de ta merde!!" ou "qu'est-ce que tu fais idiot!!", mais on ne pouvait pas dire qu'Hayato était effrayé par ce genre de réactions.
Il vivait avec la plupart du temps et il en était habitué. Il ne se vexait que difficilement maintenant. Au pire, il s'énervait en échange. Malheureusement.

Se décalant légèrement de la sortie comme pour lui montrer qu'il la laissait passer, Hayato lança d'une voix pratiquement inaudible:

Retourne dans ta chambre...

Il se demandait pourquoi il la laissait partir comme ça.
Sa bonté le perdrait sans doute un jour, mais il ne voulait pas la bousculer en réalité, même si il donnait souvent cette impression.

Nombre de messages : 116 Date d'inscription : 17/11/2007

Saki ne désirait rien dire. Malgré ses tentatives afin de toucher le "point sensible", bien qu'il espérait ne pas la blesser, ce fut en vain.
C'était comme si il ressentait cette énorme barrière entre eux, et qu'il était complétement incapable de la franchir ou de la détruire.

La moindre de ses remarques créait une réaction "colérique" de la part de Saki, et il se demandait si il arriverait un jour à communiquer normalement avec elle.

Pourquoi est-ce qu'il se battait déjà? Il ne la connaissait ni d'Adam ni d'Eve, bon sang, alors pourquoi est-ce qu'il se compliquait volontairement la vie à vouloir détruire une carapace qui ne le concernait en aucun cas?
Peut-être parce que, mine de rien, il la comprenait?
Il savait ce qu'elle loupait, ce qu'elle perdait. Il savait que Saki avait besoin d'une main pour la rattraper durant la chute qu'elle était en train de vivre.
On l'avait fait pour lui; et il était désireux de le faire pour elle.
Pourquoi est-ce qu'Hayato le ressentait comme un devoir? Il ne pouvait pas fermer les yeux devant la douleur sourde de cette jeune fille.
Même si il essayait.

Elle s'énervait, encore et toujours. Telle une adolescente en pleine crise d'autorité.
Ainsi, elle ne supporta pas quand Hayato lui dit de retourner dans sa chambre. Il n'avait pas voulu qu'elle le perçoit comme un ordre: ce n'était pas son but.
Il aurait espéré qu'elle comprenne autre chose là dessous comme: "je te laisse tranquille ce soir" ou même "laisse tomber".

Cependant, la réaction de Saki face à cette situation amusa énormément Hayato. Il ne souriait pas, il la fixait, débecté par son manque de calme permanent.
Bientôt, elle claqua la porte derrière lui, et il resta ainsi, figé un instant, avant d'exploser de rire.
Qu'est-ce qu'elle venait de faire là?
Si il avait eu un enfant en crise d'adolescence, il était persuadé que la scène aurait été exactement la même.
Quel âge avait-elle déjà?

Hayato passa sa main dans ses cheveux, trop tenté d'en rajouter encore.
Bien que la pousser n'était sans doute pas bon, à vrai dire, il ne pouvait pas s'en empêcher.
Si il ne pouvait pas l'atteindre par le calme, peut-être pourrait-il le faire par le jeu?

Finalement, il ouvra rapidement la porte, se callant contre le rebord de cette dernière en lançant avec un sourire moqueur mais à la fois charmeur:

Mais quelle gamine. Retourne donc au collége... petite.

Il avait dit ça assez fort afin que Saki l'entende, alors qu'elle partait en trombe, telle une jeune fille qui n'aurait pas obtenu ce qu'elle voulait de son Popa.
Bien qu'elle était prévisible d'un côté, dans ses réactions colériques, elle ne l'était pas d'un autre, car il ne savait pas comment elle allait les exprimer.
C'était quelque chose qu'il avait hâte de voir.